Un point de départ, la France.
Un point d’arrivée, la Nouvelle-Zélande.
Entre les deux l’Europe, l’Asie, le tout en une petite année.
Après l’Europe et la Turquie, ce sera soit l’Asie centrale (voire le Moyen-Orient mais la région est trop instable pour être sûr de pouvoir y mettre les pieds le moment venu), soit directement l’Inde où je compte rester quelques temps. Ensuite l’Asie du Sud-Est pour me diriger doucement vers la Nouvelle-Zélande.
Si au moment de mon départ je ne sais pas plus précisément quelle sera ma route c’est pour deux raisons.
- D’une certaine manière par choix. Je me suis trop souvent – peut-être même lors de chacun de mes précédents voyages – retrouvé pressé par le temps, à devoir courir quand je voulais traîner, à devoir partir quand je voulais rester. Cette fois-ci je n’ai plus 1, 2 ou 3 semaines de vacances, le temps est avec moi et je veux avoir le temps de le prendre, de traîner et de rester, où et quand il me plaira.
- Cependant, et aussi parce qu’établir son itinéraire c’est déjà le début du voyage, j’ai (longtemps) tenté de voir quels étaient les itinéraires s’offrant à moi. Moins bucolique cette fois ci, les informations relatives à l’obtention des visas et aux passages des frontières sont souvent difficiles à trouver, demande du temps, de l’argent, et pour franchir un grand nombre de frontières, beaucoup de planification. Retour au paragraphe précédent, ça ne colle pas!
Les visas, cette belle invention
Avant tout il faut savoir que ce morcellement très officiel de la planète n’a pas toujours existé et qu’il est même plutôt récent. « Avant 1914 la terre avait appartenu à tous les hommes. Chacun allait où il voulait et y demeurait aussi longtemps qu’il lui plaisait. Il n’y avait point de permissions, point d’autorisations, et je m’amuse toujours de l’étonnement des jeunes, quand je leur raconte qu’avant 1914 je voyageais en Indes et en Amérique sans posséder de passeport, sans même en avoir jamais eu un. On montait dans le train, on en descendait sans rien demander, sans qu’on vous demandât rien, on n’avait pas à remplir une seule de ces milles formules et déclarations qui sont aujourd’hui exigées. » Stephan Zweig, Le monde d’hier
Aujourd’hui il est nécessaire d’avoir un passeport pour aller et venir, ici et là. Il faut pouvoir décliner son identité, comme si le fait de savoir comment je m’appelle leur en apprendrait davantage sur mes intentions. Pour certaines destinations il faut même obtenir – moyennant finance – des visas, laissez-passer ou que sais-je encore, pour continuer son chemin.
Pour ma part, voici ce que ça donne
Europe – pas de visa
Turquie – pas de visa
Impressionnant n’est-ce pas !? Fautes aux raisons présentées précédemment.
Pour la plupart des pays, il est possible d’obtenir les visas tout au long de la route, depuis le consulat du pays n, pour le pays n+1 (ça je crois que c’est mon côté ingénieur). Je ne me suis pas renseigné sur les formalités à suivre une fois dans le pays n pour me rendre dans le pays n+1 mais il semblerait qu’elle soient moins lourdes que depuis la France.
Un exemple. L’Azerbaïdjan.
Voici comment obtenir un visa pour l’Azerbaïdjan (premier pays rencontré pour lequel un visa me sera demandé si je pars vers l’Asie Centrale). Depuis la France voici les démarches.
– Deux formulaires officiels de l’ambassade d’Azerbaidjan. (ça se trouve)
– Deux photos d’identité – format 4,5 x 3,5cm (pas de photocopie ni de photo scannée) (ok)
– Un passeport dont la validité doit couvrir la période du séjour ainsi qu’une page entièrement libre de toute inscription pour le visa Azerbaidjan (passe encore)
– Une lettre d’invitation d’un organisme officiel d’Azerbaidjan ou une invitation privée ou un contrat de prise en charge par une agence touristique d’Azerbaidjan. (ca se complique un peu là)
– Une attestation de voyage (et là..?)
– 60€ (bien entendu!)
Action-visas qui est une organisation française – efficace et compétente d’après les dires – aidant à l’obtention des visas, proposent ses services pour 27€ supplémentaires. Faut bien qu’ils mangent eux aussi. En revanche ces 27€ ne comprennent pas la lettre d’invitation, et pour en obtenir une c’est 220€ en plus . Aie! (Et je ne parle pas là de l’attestation de voyage, je me suis arrêté avant). Souhaitant VRAIMENT me rendre dans cette contrée je prends contact avec un jeune couchsurfeur azeri en lui demandant s’il était possible pour lui de me rédiger cette lettre. Non. Il faut en fait qu’elle soit visée des « autorités locales » (lesquelles? Action-visas, aussi efficaces et compétents soient-ils n’ont su m’en dire plus). Par contre ce jeune homme m’indique que si la demande est faites depuis la Géorgie par exemple – pays frontalier – cette lettre n’est plus demandée et les formalités sont plus simples.
Un autre exemple. L’Inde.
Là, c’est « plus simple », je sais que je veux y aller et que je pense même vouloir y passer un couple de mois. Qui plus est, ce visa ne s’obtient – pour les ressortissants français – que depuis la France. Et je ne vais quand même pas le prendre avant de partir. Mais pourquoi?!
La particularité de ce visa est sa durée de validité. 6 mois. Il faut environ 3 semaines pour l’obtenir, admettons que je parte tout de suite à son obtention et que je mettre 4 mois pour arriver en Inde. Il ne me reste qu’un bon mois de séjour. Je mettrais peut-être 2 mois à y arriver, peut-être 6. N’ayant pas envie de perdre les 130€ que coûte ce visa, ni de me presser à cause de celui-ci, je ne le prendrai qu’en temps voulu. Il me faudra alors le renvoyer en France pendant quelques jours / semaines et qu’on me le retourne dans le pays dans lequel je me trouverai alors. Ce n’est pas simple, mais compte tenu de mon indécision quant à mon itinéraire c’est la seule solution.
La compilation de ces paramètres me pousse à faire de ces exemples azeri et indien des généralités – peut-être par lassitude ou fainéantise – et me dire qu’il sera plus simple de m’occuper de ces formalités le moment venu, quitte à faire demi-tour ou à me voir à dans l’obligation de prendre l’avion. Qui plus est, cette solution me laisse un latitude plus grande quant à mes envies de vagabondages.