C’est après peu ou prou trois mois sur la route que j’arrive en Géorgie, ce pays relativement méconnu, à peine plus grand que la Bretagne et abritant un peu moins de 4,5 millions d’habitants.
Première étape : Batumi. Destination très prisée des géorgiens pendant la période estivale, la cité est située dans la province autonome d’Adjara, à 15 km de la frontière turque. Elle propose 2 visages diamétralement opposés, le premier et plus visible, le bord de mer et son « boulevard ». Une longue promenade parsemée de fontaines, de bars, et de clubs suivis quelques mètres plus loin d’hôtels de luxe clinquants neufs et sans charme sur lesquels viennent se greffer des casinos mettant définitivement en évidence l’aspect factice de cette première facette. La seconde est de mon point de vue infiniment plus intéressante, et d’une certaine manière, le premier visage qu’offre cette ville permet de se rendre compte combien le pays a changé ces dernière années. Dès que l’on sort de la zone touristique le décor change drastiquement et nous passons d’une belle promenade en bois à des rues qui n’ont jamais vu la moindre trace d’asphalte, des éblouissantes fontaines aux robinets gouttant et des hôtels luxueux aux bâtiments délabrés. Alors qu’à ces détails près le pays semble relativement développé et non loin de nos standards occidentaux, j’apprends en discutant avec des locaux qu’il y a moins de 10 ans aucune route n’étaient asphalté hors de la capitale, que l’eau courante était rare et l’électricité était un luxe dont les géorgiens pouvaient profiter seulement quelques heures par jour. Aujourd’hui encore les coupures d’eau ou d’électricité reste relativement courante.
Avant de continuer je vous invite à lancer cette vidéo pour comprendre un peu mieux ce à quoi a ressemblé cette semaineà Batumi, grâce notamment au duo détonnant, Deniz et Natalia, chanteuse hors pair. http://www.youtube.com/watch?v=KjuGZ0SzZaE
A peine arrivé à l’auberge et Deniz, ukrainien bon pied bon œil d’une quarantaine d’année, m’invite à partager soupe de poisson, vodka, chacha (liqueur locale), bière et vin géorgien. Mon manque d’entraînement après ces 2 mois en Turquie m’aura été fatal, 2 heures plus tard j’étais au lit. Bienvenue en Géorgie. Mon plan était de passer 1 ou 2 nuits à Batumi mais la rencontre de Matthieu, Olena, Kakha, Elena, Kim, Natalia et quelques autres affreux me poussera à y rester une bonne semaine entre plage, balades dans le vieux Batumi et détour à l’hôpital pour déboucher mon oreille droite, ce qui m’aura donné la chance de découvrir combien les infrastructures du pays sont archaïques. Vous assaisonnez le tout d’une bonne dose d’alcool – parfois dès le réveil – saupoudrée de chansons russes menés par Deniz et sa guitare et reprises en coeur par les connaisseurs, et vous comprenez pourquoi ce stop à Batumi s’est prolongé, mais aussi de manière certaine, pourquoi après cette semaine riche en émotion, je m’enfuis, me mettre au vert et récupérer dans la montagne : direction Borjomi.
Les restes de la soirée précédente ayant quelque peu retardé mon départ, ce n’est que vers 16h que je lève le camp. Après une course folle et 2 heures de musique à crever les tympans j’arrive finalement à Kutaesi, deuxième ville géorgienne. Un détail qui fait la particularité du stop en Géorgie et qui mérite d’être conté ici : la conduite. Dans les Balkans et en Turquie elle est bien souvent agitée voire dangereuse, mais ce n’est rien comparé à ce qui se trame en Géorgie. Ici les voies rapides – les plus rapides en tout cas – sont composées de deux fois une voie, sans glissière. Mais parce qu’ici la vitesse semble primordiale (peut-être sont ils encore excités par cette nouveauté qu’est l’asphalte), ces fous de géorgiens créés tout simplement une troisième voie, centrale, appartenant tout simplement au plus fort ; ou au plus fou. Vous ajoutez à cela pour ce premier réel lift une pluie torrentielle, une voiture britannique – dans ce pays où la conduite se fait à droite – et des troupeaux de vaches au milieu de la chaussée tous les 10 kilomètres, et vous pouvez comprendre assez aisément que je me demande encore comment je suis arrivé en vie à Kutaesi. Arrivée de nuit et n’ayant aucune envie de dépenser ne serait-ce que 10€ pour un hôtel miteux, c’est dans l’enceinte de l’association pour le commerce caucasien et avec le veilleur de nuit que je passerai la nuit. Ancien militaire en Afghanistan c’est au contact des soldats américains qu’il a appris son anglais, pauvre, mais suffisant pour nous permettre de communiquer et me donner une nouvelle vision de ce pays. C’est donc le lendemain et sans mal de crâne (ça faisait un moment) que j’atteins Borjomi d’où je m’en vais me ressourcer dans la montagne.
04/09/2013
Entre les dangers de la route et l’alcool « à gogo » …. que va t’il rester de notre Boris ?????…. 🙂
Bon, si j’en juge par l’écrit ( ton récit) et l’image ( tes photos) , tu m’as l’air encore bien vaillant …
allez, prends soin de toi et des bises grosses comme ça !!
Madoué ! Ta mère a du trembler,gast ! Heu….moi aussi .
J’espère quand même que tu sais dire non quand « la coupe est pleine » ?! C’est plus de mon âge ,ce rythme là,dam’.
Et ,y’a pas de transport en commun moins dangereux ?
Bon,prends soin de toi,on a envie de te revoir en entier!
Je comprends mieux le besoin de se ressourcer dans la nature ….
Je t’embrasse fiston