De retour à Istanbul et après 30 heures avec mon cher camionneur, c’est non sans plaisir que je retrouve Istanbul et mes « anciens » amis, Cagdas, Husam, Kirsten, et les autres. Les jours suivants j’ai également le plaisir de faire découvrir la ville au vieux Kev et sa copine. C’est le 3ème ami que j’ai le plaisir de rencontrer à Istanbul, rien de surprenant pour 5ème ville la plus visitée du monde me direz-vous.
C’est finalement le lundi 22 juillet au soir et avec Kirsten, rencontrée quelques semaines plus tôt sur les îles Andalar, que je quitte définitivement cette ville que j’aime tant. Cap à l’Est avec comme premier objectif, Trabzon, connu avant tout dans le monde des voyageurs pour son ambassade iranienne, j’y reviendrai… Contraint par le temps nous choisissons la facilité et embarquons pour 11 heures à bord d’un bus, direction Samsun, principale ville de la région de Karadeniz (mer noire). A peine le ravitaillement terminé et sans que nous ayons demandé quoi que ce soit, un jeune père de famille avide de pratiquer son anglais et – comme d’habitude – d’aider les étrangers que nous sommes, nous prend à son bord et nous dépose à la sortie de la ville. Avant de nous abandonner il prend le soin de nous indiquer précisément les étapes à ne pas rater, notre itinéraire jusqu’à Trabzon est tracé.
On dit que faire du stop avec une fille c’est plus facile, compte tenu du fait que nous sommes dans LE pays du stop, ça devrait être rapide. C’était sans compter l’organisation du territoire, les villages s’enchaînent sans interruption et la plupart des véhicules ne se rendent que d’un patelin à l’autre. C’est donc en stop puis en Dolmus (mini-bus) que nous atteignons Persembe où le soleil de la fin d’après-midi nous attend finalement. A la recherche d’un carré d’herbe pour planter la tente nous déambulons le long de la côte de cette ville mignonnette située sur une pointe anciennement touristique, et délaissée en raison de la construction d’une route plaçant la bourgade hors de l’axe principal. Après quelques kilomètres nous apercevons quelques tentes et nous approchons, ce sont celles des tenanciers de cette plage privée. Après un bain rafraîchissant et s’être assuré – en langage des signes – que nous pouvions planter notre tente sur leur terrain, nous nous installons. Quelques minutes plus tard le propriétaire bougonnant s’approche et nous fait signe de déguerpir… Ah bon ! Finalement, nous finissons par nous entendre et restons. Après s’être vu offert le dîner, nous passerons une soirée mémorable aux côtés des 2 propriétaires, de notre interprète et des deux sœurs qui travaillant dans ce camp. Le lendemain, après un copieux petit-déjeuner, nous plions bagage et reprenons la route pour échouer cette fois dans la montagne à proximité de Trabzon où un superbe coucher de soleil nous attend. Le parallèle est par bien des aspects délicat mais cette montagne et sa flore abondante plongeant dans la mer m’évoque immédiatement la Martinique, les peaux colorées et les 30° de l’eau en moins.
C’est finalement 3 jours après avoir quitté Istanbul que nous atteignons Trabzon. Mission numéro 1, mission visa. Le visa iranien demandé depuis Istanbul ou Ankara nécessite l’obtention d’un numéro de référence avant de pouvoir effectuer la demande à proprement dites, l’ensemble des démarches prennent, au bas mot 2 semaines, et la délivrance du précieux morceau de papier reste incertaine. Ni moi, ni aucun des voyageurs que j’ai rencontré jusqu’à présent n’ont d’explication à ces bizarreries administratives, toujours est-il qu’à Trabzon, c’est plus simple, beaucoup plus simple. Arrivée vers 11h au consulat, je remplis le formulaire – avec l’aide du personnel, imprime mes empreintes digitales, présente mon passeport et à 11h30 je sors, direction la banque où je vais régler les 75€. Retour à 16h30 pour récupérer mon passeport sur lequel une page est désormais dédiée au visa de la république islamique d’Iran. Fin de l’histoire.
La journée visa prévue à Trabzon se transformera finalement en 3 jours durant lesquels nous daignerons même faire un peu de tourisme, du lac d’Uzgol au monastère de Sumela. Étant maintenant de retour sur les traces des deux allemands Tobias et Bernt rencontrés quelques semaines plus tôt à Istanbul, ceux-ci me recommandent de contacter un certain Sultan, professeur d’Anglais dans une école d’été à Trabzon. C’est ainsi que nous nous retrouvons dans différentes classes d’anglais avec des personnes de tout âge. Pour la plupart de petits c’était la première fois qu’ils rencontraient des étrangers, avec ma barbe et mes grands cheveux j’espère que je ne les ai pas trop effrayés. Après 2 nuits à l’hôtel (le premier depuis le début de mon voyage) et alors que nous hésitons encore quand à la suite des événements je vois passer un groupe de back-packers, vais à leur rencontre en leur demandant s’ils connaissent un moyen économique de se loger dans les alentours. Réponse : La mosquée, nuit en sécurité et repas gratuit (aux heures ramadan bien entendu). Why not. C’est finalement chez Pelin, leur hôte couchsurfing, que nous passerons la soirée et la nuit en compagnie d’un guitariste iranien, d’un étudiant en génie-civil (une fois n’est pas coutume) anglais d’origine pakistanaise assaisonné d’une trogne d’islamiste en devenir faisant, le temps de ses vacances d’été, Angleterre – Kurdistan irakien en stop, le retour à vélo et d’une croate aux premiers mois d’un long voyage 100% auto-stop, direction Bora Bora.
Le plan initial était de prendre la direction de Sud-Est turque avec Kirsten pour explorer la région kurde (en non le Kurdistan, l’évoquer en Turquie peut être pris comme une offense), mais la rencontre d’un cyclo-voyageur français au consulat iranien fera évoluer les choses différemment. La culture musulmane – qui pour moi se traduit avant tout par l’accueil et l’hospitalité que je ne cesse d’évoquer – est véritablement merveilleux, et d’après les échos que j’en ai eu, en comparaison à l’Iran, la Turquie n’est rien. Cependant cela peut aussi être épuisant et avant d’attaquer la découverte de l’empire Perse, je sens qu’un « break » s’impose et qu’il pourrait être tout aussi agréable de s’immerger dans une nouvelle culture, le temps de quelques semaines. C’est ainsi que je reprends la route, seul, direction la Géorgie.
Les deux dernières voitures qui m’embarquent sont pilotées par des hommes, turcs, tout deux quadragénaires, mais le parallèle s’arrête là. La première, conduite par un bon père de famille propret qui récite des versets du Coran en arabe, est une petite citadine tout aussi proprette. La seconde, conduite par un bonhomme bedonnant est un fourgon déglingué exposant des néons disco et une musique alternant entre du Boney M, du Michel Fugain et de l’opéra italienne qui se dirige vers la Géorgie, notamment pour acheter des clopes et de l’alcool. Quelle plus belle conclusion à mon périple turque que cette dernière expérience d’auto stop, qui grave dans le marbre, le contraste présent dans cette société turque aux multiples facettes.
Bonjour fiston !
C’est la première fois que j’utilise cet espace ,tiens !?
J’ai un mal fou à visionner tes photos;c’est vrai que mon ordi est un peu lent,mais est-ce que tu les réduis avant de les mettre dans ton blog ?Parce que ça pourrait être ça ,non ?
Alors ,on laisse pousser la barbe ?Tu n’as pas l’air d’avoir effrayé les enfants avec lesquels tu causes dans leur classe ….
Super été en Bretagne;une fois n’est pas coutume ,ha ha !
Le bar bigouden est en train d’en faire les frais ,gast !
La sauce au beurre va couler ces jours ci
Grosses bises de Bretagne
L’ancien
Beau voyage, belle plume et belles photos!
Continue mec, c est que du plaisir!