Croatie, seconde édition

 

Moins d’une minute après avoir quitté la voie rapide Carlo me fait monté dans son fourgon et me dépose directement chez mon hôte, Igor, 46ans, propriétaire du Vanda bar à Samobor. Après une repas partagé avec sa famille nous descendons consommer avec ses amis bière, medica et autres liqueurs locales en nous faisant respectivement découvrir nos attirances musicales. Musique classique, balkanique (attention à l’utilisation de ce terme qui, tant les influences sont nombreuses, ne veut rien dire), rock et folk rythmerons cette première nuit croate.

 

Le lendemain nous allons chercher Bar, israélienne attirée par les Balkans et rencontrée en couchsurfing l’automne passé lors de sa visite à Rouen avec qui nous prévoyons de rejoindre Sofia en une vingtaine de jours. Ma volonté de découvrir durant ce périple commun les contrées bosniaques et albanaises sera rapidement mis à mal par la bande de Samobor au profit de la côte croate. C’est ainsi qu’au lieu de nous diriger directement vers Sarajevo nous prenons la direction de l’île de Rab, « the naked island ». Elle doit son nom à l’influence du Bura, vent puissant qui passent les montagnes de Velebit , apportant l’iode qui annihile toute végétation et propose un paysage lunaire sur la côte est, visible depuis le continent. Si elle nous a été si vivement recommandée par Mattias, jeune ami d’Igor c’est qu’elle doit certainement cacher quelques trésors. Tamara – insulaire de naissance et exilée à Paris depuis 18 ans est revenue pour aider ses parents avec les quelques formalités administratives qu’imposent l’entrée imminente dans l’Union Européenne – ne tarit pas d’éloge sur cette île qui lui est si chère. A juste titre. Je retrouve rapidement le beau calcaire, mat sur les façades et patiné au sol , découvert l’année passée en compagnie du compagnon Troub, les cars de touristes en moins. Après un rapide tour de la vieille ville nous décidons de nous diriger de l’autre côté de la baie observée un peu plus tôt pour poser la tente. 2 heures de marche au travers de somptueux paysages et une arrivée dans la pénombre marqueront les débuts du camping sauvage.

 

Le surlendemain c’est le début du stop en duo, direction Pletvitce et ses folles cascades. 2 jours nous seront nécessaire pour les atteindre. Alex qui nous ramasse en sortie d’Otocac, amoureux de la nature et des systèmes alternatifs nous fait découvrir son camping, le seul et unique en Croatie fonctionnant sur la base de donations : « Time Out ». Pas de douche ni de toilette, mais l’envie d’apprendre des autres sans laisser l’argent entraver ces relations crée une atmosphère quasi féerique pendant les 3h que nous nous autorisons à passer en sa compagnie. Nous partageons autour de quelques bières et verres de grappa maison des tranches de vies respectives sans peur d’être jugés. C’est sans doute la particularité la plus significative de ces rencontres éphémères avec des inconnus qui vous veulent du bien. Une rencontre, quelques confessions et un départ sans retour ; en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Avant de partir il nous remplit une petite bouteille de l’alcool local, qui nous ne le savons pas encore, nous sera utile pour la suite. Après une visite des magnifiques cascades (malgré tout trop « urbanisées » à mon goût), une nouvelle nuit dans la nature, et deux lifts concluant, nous affrontons le pire stop – et de loin – connu depuis le début de mon périple : 5H dans le froid et sous la pluie. Nous remercions alors la grappa qui nous aura réchauffer et permis de prendre cette attente peu agréable avec – une relative – sérénité.

 

Ce sera finalement un jeune homme qui nous sortira de l’impasse en nous amenant jusque dans le centre de Split où le soleil rayonne encore à notre arrivée. Mi-mai et la ville grouille déjà de badeaux dégainant leurs appareils photos à chaque coin de rue. Je crois que c’est tout simplement le prix à payer pour découvrir toute cité côtière croate aux beaux jours. Ne crachons pas dans la soupe, la veille ville riche en histoire et faites de ruelles étriquées est superbe.

 

Cette nouvelle visite de la Croatie m’aura malgré tout donné à voir un autre visage. Vous l’aurez compris, si vous voulez découvrir cette partie de l’Europe sous le soleil, c’est au printemps ou à l’automne qu’il faut si rendre.

 

23/05/2013

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2 réactions à Croatie, seconde édition

  1. L'abbé Fernand a écrit:

    J’espère quand même que votre passage croate vous aura permis de gouter aux joies de la bicyclette, car si je suis le seul à avoir trinqué, sache-le : c’est vraiment dégueulasse, Boris.

    • Boris a écrit:

      Désolé mon chef, tu es le seul et l’unique! Mais c’était pour la bonne cause, ce n’est pas toi qui dira le contraire…

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