Cela fait plus de 3 semaines que ces aventures se sont déroulées. La cause du retard : la censure. En effet ici c’est une réalité mais pour mon petit blog !! Pourquoi ? Heureusement les turcs savent faire preuve d’inventivité et m’ont expliqué comment passer outre celle-ci. Pour autant, tout ne fonctionne pas parfaitement ce qui fait que les images viendront plus tard.
Après seulement quelques secondes sur le sol bulgare, un jeune homme s’avance vers nous et nous demande si nous avons besoin de quelque chose. Pour rallier le centre il nous faut prendre le tram, et pour ce faire, il nous faut de la devise locale. Celui-ci nous amène gentillement à un distributeur et histoire de faire un peu la conversation je lui demande bêtement s’il est bulgare. En guise de réponse j’obtiens un « Da », accompagné d’un mouvement de tête nonchalant de droite à gauche, à cette réaction il n’apporte pas plus d’explication. Ne m’attendant pas à autre chose qu’à une confirmation de sa part, sa réponse me déconcerte. Je me remémore alors la lecture du livre de Nicolas Ternisien qui expliquait cette particularité bulgare qu’il avait expérimenté à ses dépends (en perdant l’occasion de boire un second café). Les signes d’affirmation et de négation sont ici inversés. Ce léger changement de code perturbe bien plus qu’on ne peut l’imaginer, même après quelques jours dans cette contrée et en connaissant la signification du Da, un temps de réflexion inévitable, subsiste dans mon esprit.
Quelques jours à Sofia marqueront les premiers pas d’un nouveau départ en solitaire. Ceux-ci m’auront donné l’occasion de déambuler à mon rythme dans les rues de la capitale bulgare. Dès les premières foulées une vision peu agréable ne cesse de revenir à moi : des êtres humains, la tête dans les poubelles : hommes, femmes, jeunes et anciens, tous ont en commun d’avoir les traits marquées et la mine défaite. Compte tenu du nombre invraisemblable de personnes participant à ce « recyclage » je m’interroge quant à la possibilité de trouver encore son bonheur en ces lieux fétides. C’est Dylan, mon sympathique hôte couchsurfing qui m’apprendra que le salaire minimum s’élève ici à 150€ par mois et qu’un jeune, master en poche (lui par exemple) et après 2 ans d’expérience peut en espérer 350. De ce que j’ai pu observer, le coût de la vie est environ 3 fois moins élevé qu’en France. Je vous laisse faire le calcul. Il m’arrive souvent de trouver les salaires lamentablement bas en France, malheureusement nous sommes loin d’être les plus mal lotis !
Après avoir découvert le centre ville et la passion des bulgares pour les soirées dans les nombreux parcs dispersés ici et là, je reprends la route direction Lesvos, en Grèce où je pars retrouver ma maman et ses amis, c’est parti pour 4 jours sur la route.
Jour 1. Grâce au stop et au hasard des rencontres, un jeune couple m’amènera au Kosovo, ou plutôt devrais-je dire à Kosovo, minuscule village bulgare situé entre Plovdiv et Smolyan, perdu dans la montagne et dans lequel réside seulement quelques âmes, sans doute pas pour très longtemps. Le jeune homme fêtait ce jour son anniversaire et n’a cessé de me répéter à quel point il était heureux de m’avoir rencontré. La joie était toute partagée et c’est exactement le genre de rencontres qui fait oublier les moments plus durs et redonne l’amour du stop.
Jour 2. Le lendemain c’est 8 voitures qui me feront parcourir quelques 120km jusqu’à Xanthi, il m’aura fallu 8 heures pour y arriver. La chance ne peut pas être au rendez-vous tous les jours mais finalement une dernière auto me fera parcourir 150 km en 1h. La corrélation temps/distance n’existe plus quand on fait du stop, il vaut me le savoir, au risque de déprimer, le pouce tendu vers le ciel !
Jour 3. Après une nuit passée dans un champ de blé c’est à 6h que je commence ma journée. 3 heures de marche sous les premières heures du cagnard grecque et 1h30 d’attente avant que l’on ne daigne me faire sortir de cet enfer. La suite de la journée sera tout autre, l’arrivée en terre turque sera réellement fantastique. Ce n’est qu’à 1h du matin que je rallierai Ayvalik d’où je dois prendre le lendemain matin, un ferry pour Lesvos.
Jour 4. La nuit dans la station de bus ne sera plus réparatrice que la précédente mais la compagnie de chatons joueurs améliorera indéniablement le souvenir de celle-ci. Je devais prendre le ferry à 9h les employés de la compagnie m’indique que le seul est à 20h. Je prends un ticket et c’est contrarié que j’apprends le soir dans le ferry, et après avoir passé la journée littéralement à errer avec mon sac sur le dos, qu’il y avait bien un ferry à 9h, mais avec une autre compagnie.
Je retrouve finalement ma maman déjà presque endormie à son hôtel et la charmante compagnie de ses amis me feront vite oublier ces abrutis de vendeurs de tickets. Je sais que certains d’entre eux liront ces lignes et je ne tiens pas à semer la zizanie dans le groupe;) ! Je m’attendais à un séjour placé sous le signe du repos qui me permettrai de faire ce que je n’avais pas eu le temps faire les jours précédents ! Balade en bateau, en voiture, randonnée, visite de Mythylène, … C’est qu’ils ont encore de l’énergie à cet âge là (cette fois-ci je ne peux pas m’empêcher). Malgré ce programme chargé j’aurais trouvé le temps de faire mes affaires et de profiter de la plage et du soleil. C’est les batteries rechargées que je me dirigerais vers Istanbul 4 jours après mon arrivée.
19/06/2013
Ce soir repas grec chez ta môman …. va manquer l’ouzo ….
Bonne route Boris.
Donc, on avait dit qu’on se retrouvait où déjà ?
En Nouvelle-Zélande, c’est ça ?
A un de ces jours,
Signé : les Vieux (ou les envieux …)