C’est après ces 3 semaines de balades, de soirées, de repos, et de photos que je quitte Dubai, direction Goa pour retrouver mes amis du Romantik, Kuba, Tom et Rhys et passer le nouvel an en leur compagnie. Taxi, métro, taxi et 7h de bus pour l’Oman après une nuit de 3 heures, ça réveille. C’est donc de Muscat que j’attraperai mon vol pour l’Inde, le premier depuis mon départ de France, 8 mois plus tôt.
C’est à peine 24 heures que je passerai dans la capitale omanaise mais ce fut une journée bien remplit qui m’aura notamment appris que Muscat, l’original, est en réalité un petit village qui se traverse aisément en un quart d’heure. La population me rappelant ses chers iraniens, et bien que plus rompu aux touristes que ces derniers, elle reste très avenante. Beaucoup d’indiens – musulmans – et de pakistanais ici encore à la recherche d’un monde meilleur et profitant de ce vendredi saint pour se retrouver entre amis et pratiquer un peu de cricket. C’est après une errance de 7 heures dans les petits villages de pêcheurs emplit d’enfants courant, riant et jouant, de femmes et d’hommes tantôt travaillant, tantôt relaxant et d’où se dégage une atmosphère calme et sereine que je m’arrête devant ces jeunes – et très adroits – footballeurs. La nuit tombe et bientôt c’est la fin du match. Maintenant, direction l’aéroport pour attraper mon vol qui décolle à peine 4 heures plus tard. Plus le temps de faire la marche dans l’autre sens et ne voyant pas de taxi venir, je tend mon pouce, une voiture s’arrête et l’un de ces talentueux footballeurs me demande où je vais. Il habitait le village suivant, à 5 minutes, et m’emmènera finalement pour une course d’une demi heure, insistant longuement après m’avoir déposé pour que j’accepte ses 2 rials (4 euros) afin que j’aille imprimer mon billet d’avion… Définitivement quelque chose « d’iranien » ici !
Après avoir rallier son habitation et qu’il m’est offert le dîner, mon host couchsurfing me déposera à l’aéroport juste à temps. Un sourire apparaît sur les lèvres du douanier qui doit tamponner mon passeport quelques instant après lui avoir tendu mon passeport. Il appelle son collègue et les deux compères éclatent de rire tout en continuant à regarder tantôt l’écran de l’ordinateur, tantôt mon visage interrogatif. Monsieur, seriez-vous en train de consulter mon facebook ? A la vue du peu d’enthousiasme mis dans la négation que le douanier me propose, j’imagine que oui. J’arrive finalement en Inde quelques heures plus tard, cette destination tant attendue que j’avais pensé un temps, pouvoir atteindre l’été dernier. A la sortie de l’avion même climat, même tarmac et même calme qu’à Muscat, mais dès la sortie du terminal une agitation différente se fait sentir, quelque chose de nouveau et d’un peu effrayant. J’ai entendu tant d’histoires sur l’Inde que je suis un peu confus et ne sais plus tellement à quoi m’attendre. Quand je rentre dans le petit taxi qui m’emmène à la gare Victoria et que Bombay défile sous mes yeux, c’est bien l’Inde que je m’étais imaginée : en arrière plan, d’anciens bâtiments crasseux et souvent délabrés défilant au rythme des petites cabanes jonchant la voie que l’on discerne sous la lumière jaune des vieux réverbères. Au premier plan, la vie nocturne des habitants de la mégalopole, quelques hommes buvant un çay et d’autres battant le pavé en évitant les nombreux corps des intouchables étendus sur le bas côté.
C’est à 4.30am que j’arrive à Victoria, compte tenu de la saison – quelques jours avant le nouvel an – et de ce que de nombreux indiens m’ont raconté, je n’ai pas la moindre chance de trouver un billet. Qu’advienne que pourra, pour le moment je suis prêt à souffrir, les bus ne partent que dans l’après midi pour n’arriver que le lendemain et ce qui m’importe alors c’est de terminer ce long voyage au plus vite, quitte à sauter en General class sans ticket pour la dernière étape de ce long voyage. A ma grande surprise, le train express descendant à Goa et partant une heure plus tard comporte un nombre impressionnant de sièges vacants. Un plan improvisé à la perfection ! C’eut été c’était sans compter sur la ponctualité des trains indiens. Le train censé quitter le quai à 5.30am pour un voyage de 9h n’apparaitra sous nos yeux qu’à 8.30 plus tard et nous gardera à son bord pour les 11 heures suivantes. Bienvenu en Inde !
Après plus de 40 heures dans les transport en 3 jours et cette dernière journée où j’aurai vu à la fois des hommes déféquant sur les voie de chemins de fer et des paysages de cartes postales, j’arrive enfin à Colva. Maintenant, shanti, shanti !
18/01/2014