Retour à la case départ

 

Après 1 mois de sédentarisme entre Istanbul et Budur, retour sur la route. Première destination, la Cappadoce. C’est à Konya, ville réputée très conservatrice, que j’échoue après une première journée de stop. L’arrivée par les hauteurs m’offre un panorama sur l’ensemble de cette capitale régionale, Rouen est surnommée la ville aux cent clochers, je pense que Konya pourrait aisément être surnommée la ville aux mille mosquées. Mon chauffeur me dépose finalement dans une banlieue en construction où des immeubles d’une dizaine d’étages tous plus ou moins identiques poussent ici et là. Une particularité extrêmement frappante est qu’ici tout s’organise autour de l’Édifice religieux, ainsi au milieu des parpaings, des grues et des bâtiments en construction une mosquée et son minaret neufs et reluisants son déjà en place.

 

Après une heure de balade au milieu de ces banlieues en construction, je finis par trouver la zone idéale pour poser ma tente. A 3h j’entends des personnes arriver, lampe au poing qui veulent visiblement s’entretenir avec moi. Ce sont en fait des policiers qui par chance parlent un peu anglais. J’ai alors la certitude que je vais me faire déloger illico presto, il n’en sera rien. Ils se demandent simplement ce que je fait là, sur un carré d’herbe entre 2 4 voies, je leur explique gentillement et s’en vont en me souhaitant une bonne nuit. Je préfère ça !

 

Le lendemain j’arrive sans encombre en Cappadoce et découvre avec plaisir, après 5 heures de route ennuyeuse au possible, les magnifiques paysages de cette région. Il y a quelques millions d’années des cendres volcaniques ont été répandues sur le plateau avant que le volcan ne s’énerve et les recouvrent de lave. Les années sont passées, le temps et l’érosion ont fait leur travail et c’est ainsi qu’aujourd’hui on peut observer sur l’ensemble de ce territoire, une impressionnante quantité de cheminées de fées aux formes et couleurs incroyables ou des grottes abritant des petites églises ou des habitations. A Urgup ou Goreme certaines de ces grottes sont toujours habitées. C’est chez mon hôte couchsurfing, Bruno, que je passerai ces 5 jours reposants avant de reprendre la route – une fois encore – vers Istanbul. Si par hasard vous vous rendez en Cappadoce durant l’été, ne manquez de lui rendre visite, et vous découvrirez à quel point l’hospitalité turque peut déteindre ; même sur un français!

 

C’est en cette période de Ramadan que je prends à nouveau la direction d’Istanbul avec un premier stop dans la non moins superbe vallée d’Ilhara. C’est cette fois avec Marie, également en couchsurfing chez Bruno, que je m’y rends. Par chance les routes ne sont pas très fréquentées et nous restons bloqués à proximité d’une station service quand 3 paysans viennent à nous en disant – via google translate – qu’il est trop tard pour continuer. Comme partout en Turquie, la première question posée est « êtes-vous mariés ? », à laquelle il faut répondre « oui », ou « presque », afin que la fille ne soit pas dérangée par la suite, tout particulièrement en compagnie de 10 bons hommes. Naturellement ils nous invitent à partager avec eux l’Iftar (rupture du jeûne) et c’est en toute honnêteté un véritable délice. Petite frayeur quand il se met à parcourir toutes mes photos et que cette Marie n’apparaît nulle part. Une fois n’est pas coutume, la barrière de la langue créant les incompréhensions qui évitent trop de questions, vient à notre secours.

 

Après une longue balade dans la vallée le lendemain je raccompagne Marie à la station de bus d’Aksaray et espère planter ma tente près du Tuz Golu (lac salé), personne ne daigne s’arrêter. La nuit approchant et ne souhaitant pas camper seul en ville, je me rapproche d’une famille de Gypses vivant tous les quatre dans une camionnette, pas d’objection à ce que je reste à leur côté pour la nuit, bien au contraire, Iftar seconde édition, avec google translate en moins, la discussion ne va pas très loin mais la traditionnelle chaleur turque est bien présente. Le lendemain un camion m’embarque, il va à Istanbul, la barrière de la langue, encore elle, me fera passer une trentaine d’heures (au lieu de 8 théoriquement) avec ce chauffeur pendant lesquelles j’aurai : obtenu mon 1er travail rémunéré, sauvé 2 vies d’un accident de la circulation pour somnolence (la mienne et celle de mon chauffeur), et me serai vu offert mon 3ème Iftar.

 

 

05/08/2013

 

 

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6 réactions à Retour à la case départ

  1. Mario Pantani a écrit:

    Après trois semaines de jeûne, ils auraient quand même pu avoir la présence d’esprit de mettre des bières au frais. L’esprit d’hospitalité tout ça, tout ça..

  2. Manuel LM a écrit:

    Sympa sympa tout ça.
    Il auraient dût garer deux montgolfières au pied d’une cheminée de fées ça aurait été un trollage géologique (également possible avec les minarets mais cela aurait probablement été nettement moins apprécié.)

  3. MaxK a écrit:

    « ne manquez pas son hospitalité, il se fera un plaisir de vous héberger, vous ne serez, je vous l’assure. »

    J’ai pô compris!

  4. MaxK a écrit:

    Odet-Cascadec-Bolloré.

    C’est presque comme manger un Kouign-Amann.

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